Roland Garros, grand tournoi de « duels médiés par une balle » selon le conseil supérieur des programmes
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La réforme des programmes au collège s’apprête à entrer dans une phase présentée comme décisive à savoir la consultation des professeurs. Difficile de croire qu’une telle consultation permette à chacun des enseignants d’influer sur un tel docte document soutenu par la ministre de l’éducation nationale, elle-même soutenue par le Premier ministre. Savent-ils au moins ce qu’ils soutiennent ?
Car nul ne doit échapper à la lecture du projet de programmes produit par le conseil supérieur des programmes. On cherche d’ailleurs le conseil inférieur et on se demande pourquoi ce conseil n’est pas un « haut conseil supérieur spécial des programmes ». Bref. L’essentiel n’est pas là.
Alors que le discours officiel veut associer enseignants, parents et élèves au projet éducatif, tout est fait dans ce document pour que seuls les initiés, l’élite éducative (digne du conseil supérieur des programmes), comprennent quelque chose.
Un exemple ? Le sport à l’école. Activité primordiale, trop souvent négligée. Nul ne peut faire ce reproche au projet de programmes. Peut-être eût-il été dans l’intérêt des activités physiques et sportives de l’ignorer.
Les médias se sont déjà faits l’écho du « se déplacer de façon autonome, plus longtemps, plus vite, dans un milieu aquatique profond standardisé » : comprenez cours de natation dans une piscine.
Moins nombreux sont ceux qui ont prolongé la lecture pour tomber sur l’inénarrable « interpréter seul le jeu pour prendre des décisions et rechercher le gain d’un duel médié par une balle ou un volant» : comprenez cours de tennis, badminton, ping-pong. Roland Garros est donc ce grand tournoi de duels médiés par une balle. Pas sûr que les Djokovic, Nadal et autre Federer adhèrent. Mais eux, ils ne sont pas admis au conseil supérieur des programmes.