Liste des choses à faire vitement pour sauver le monde.
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Il m’est peu donné de voyager et ce pour une bonne raison : je déteste ça. Je suis un affreux casanier et j’en veux pour preuve le fait que ce soir je n’ai même pas ôté mes chaussettes avant d’enfiler mes claquettes. Quand ils se posent sur le monde, mes regards passent donc par l’intermédiaire d’un écran soit celui que vous utilisez en ce moment soit celui qui est dans le salon et que l’on nomme affectueusement « boîte-à-cons ». Cela ne m’empêche nullement d’avoir un avis tranché sur l’état de notre société et je me flatte même de connaître assez bien celle-ci pour être devenu un aventurier du quotidien. D’ailleurs, afin de mener à bien cette vocation, je me suis récemment acheté un merlin, cette hache à manche long qui décuple les forces de son utilisateur.
De la violence, encore et toujours de la violence, dirons certains d’entre vous. Bien sûr, mais je n’ai trouvé aucun autre moyen pour combattre le fléau qui guette notre société. C’est une menace terrible, et ce n’est pas le cholestérol, ni le retour du marxisme, pas plus que le satanisme ou les fuites urinaires. Non : ce fléau, c’est le raz-de-marée du politiquement mignon.
Peut-être n’en avez-vous pas encore pleinement conscience, mais vous avez du le constater : ILS éclosent sur nos écrans pour nous arracher la larme du coin de l’œil, ILS disent « pourquoi tu manges ces bonbons papy », ILS disent « moi les sognons ça me fait pleuuuuurer », ILS crient « gzénial » sous leur casquette de travers à la vue du moindre Kinder, ILS shootent les verres d’orangeade dans le salon en hurlant de joie, ILS sont malpolis, ILS sont mal élevés, ILS ont des défauts de langage, ILS parlent comme des merdes pour dire des conneries. Mais ILS sont tellement mignoooooooons (craquants choubidous, gnagnagna –il y a des listes qui ne méritent pas de etc).
ILS sont gouvernés par une chef, la chef des niaiseuses. Elle est censée nous vendre de la pâtisserie cette gamine qui téléphone à sa mère parce qu’elle a envie d’un gâteau, comme si elle en avait besoin avec les joues qu’elle se traîne ! Elle pourrait pas lui foutre la paix à sa génitrice qui se morfond dans une maison de repos parce que c’est le seul moyen d’échapper au monstre d’égoïsme qu’elle a enfanté ? C’est là que le père entre en scène avec son regard bas (les chiens font pas des chats non plus.) qui lui prépare un cake à base de pâte à merde. Et tu crois qu’elle dirait « merci papa » cette morveuse qui se goinfre de façon dégueulasse ? Des nèfles, voilà qu’elle te sort un « merci momon gâteau Alsa » en comptant sur sa petite gueule et son élocution approximative pour faire passer cette muflerie comme une lettre à la poste.
Alors oui, à ce stade je dis que je vois rien d’autre à faire que de prendre une hache et de lui débiter le crâne en fines lamelles histoire de lui apprendre à vivre une bonne fois pour toutes. Amis bersekers, pour éviter la pokémonisation des mœurs, pour mettre un frein au rosissement vestimentaire, pour endiguer la geignardise bien-pensante des soirées trash-tv, laissez-vous envahir par une saine fureur guerrière. A vos haches, les sauvages, à vos haches !
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Bon sur la fin je me suis laissé emporter, mais il n’empêche que le prochain gamin aux joues roses et au sourire radieux que je croise, j’y mets une mandale.