Droits de douane réciproques : un pas vers la guerre commerciale
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Avec sa promesse de droits de douane réciproques, le Président des États-Unis menace de passer à la prochaine étape de son conflit commercial. Après l’annonce de l’application de droits de douane qui s’élève à 25% sur certains matériaux comme l’acier et l’aluminium, le locataire de la Maison-Blanche promet d’imposer des droits douaniers réciproques et d’appliquer pour l’ensemble des pays des prix identiques à ceux qu’ils pratiquent sur les produits qui viennent des USA. Une démarche incertaine sur le plan économique.
Le principe des droits de douane réciproques
La réciprocité n’est pas une idée nouvelle chez le locataire de la Maison-Blanche. Il y avait déjà fait allusion pendant sa campagne électorale lorsqu’il a repris la loi du Talion en la réadaptant à sa façon : « œil pour œil ». Il a répété l’idée en annonçant que si des pays font payer aux États-Unis, ils les feront payer également en retour. Pour Trump, il n’y a pas de raison qu’un autre pays impose une taxe sur les marchandises américaines à un prix plus élevé que celui appliqué sur les produits qui entrent aux USA. Une idée qui a été approuvée et confirmée par Kevin Hesset, conseiller économique du Président américain.
Les pays concernés par les droits de douane réciproques
Concernant les pays touchés par ces droits de douane réciproques, tout dépend notamment de la façon dont l’Amérique établit son concept de réciprocité. Mais en général, les économies émergentes imposent des taxes plus élevées que les pays développés. Selon le conseiller économique de l’État américain, le Mexique et le Canada se trouvent au même rang que les USA. Idem pour le Royaume-Uni. Pour l’Union européenne, elle est en moyenne à 2% plus élevée. Toutefois, la Banque mondiale a indiqué que l’Amérique appliquait des taxes douanières plus importantes que celles exigées par certains pays européens. Découvrez-en plus sur ce blog sur les actualités mondiales.
Quel est le but ultime de ces droits de douane réciproques ?
L’objectif de cette stratégie est d’engendrer l’ambiguïté pour en faire un moyen de négociation. Il s’agirait alors de se servir des droits douaniers pour avoir d’autres avancements que le Président américain estime avantageux pour les États-Unis, comme encourager les pays européens à acheter davantage de gaz naturel condensé américain ou à ne pas se placer sur les ressources minières ukrainiennes. Pendant sa campagne, le Président américain a défendu clairement l’idée de taxer entre 10 et 20% tous les produits qui entrent dans le pays, soit à des tarifs nettement plus élevés que ceux entraînés par les droits de douane réciproques.
Le risque d’accroître l’inflation
Les indicateurs montrent que l’économie américaine est en bon état. Le développement atteint environ 3% avec d’importantes ressources en hydrocarbure, un marché de l’emploi quasi plein, des entreprises avancées sur les domaines d’avenir, etc. Seul bémol, l’inflation qui a d’ailleurs collaboré à la victoire de Trump. Néanmoins, avec cette nouvelle stratégie sur les droits douaniers, elle pourrait accroître. En promettant d’augmenter les droits de douane, le Président américain espère obtenir des avantages, par exemple sur la stabilisation des GAFAM ou sur l’immigration. Mais il s’attend également à ce que les entreprises internationales s’installent aux États-Unis pour éviter ces taxes et profiter d’un contexte fiscal favorable.