Liste de maladies rares dont le milieu naturel de propagation se trouve sis dans l’armoire de la chambre.
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Je lance un appel au monde, un SOS avant qu’il ne soit trop tard, j’ai fait une terrible découverte. Il y a dans mon placard un foyer d’infection et de contagion d’une grande dangerosité et dont je veux croire qu’il n’est pas encore trop tard pour l’enrayer et empêcher la maladie d’envahir le monde. Pouvons-nous contraindre l’épidémie ? Cette question me hante depuis ce matin.
Au réveil, je me suis lavé (oui ben je raconte là, je peux pas être passionnant tout le temps.) et comme la plupart du temps où je me livre à mes ablutions à jeun, j’étais nu. Et comme il est d’usage dans un pays civilisé, je décidais de ne pas rester dans un tel état et de revêtir quelques oripeaux afin de vaquer à ma tâche journalière. Tout naturellement, je cueille sur l’étagère adéquate un boxer qui me permettra d’éviter une fois encore certaines inflammations pelviennes.
Donc, d’une poigne détendue et légèrement comateuse, j’attrape au hasard un sous-vêtement et y jette un coup d’œil avant de l’enfiler pour voir s’il est assorti à ma cravate et là la stupeur m’étreint. Entre les deux jambes, au lieu du nid douillet de tissu, ne se trouve plus qu’un orifice béant aux bords effrangés. Bientôt la stupeur fait place à l’agacement face à un tel laisser-aller et j’arrache à la pile un second boxer qui se trouve être autant troué, et cela au même endroit. La colère qui commençait à sourdre céda ensuite le pas à une peur sourde tandis qu’un troisième sous-vêtement affecté par les mêmes symptômes vint échoir entre mes bras.
Il faut se rendre à l’évidence : mes caleçons ont LA LEPRE ! Et la maladie se répand à toute allure, ce qui n’est guère étonnant, étant donné la promiscuité dans les placards de nos jours. Je n’ai fait ni une, ni deux, ni trois, pas même Pi : j’ai trié mes caleçons dans la plus grande célérité. Les sauvables d’un côté, les malades de l’autre. Pour ces derniers,je ne pus trouver qu’une seule solution, certes moyenâgeuse mais néanmoins efficace :la crémation, tâche à laquelle je me suis attaché aussitôt.
Cela m’a valu une belle colère de ma chérie : « Mais pauvre abruti (elle adore me donner des petits noms.) qu’esse-tu branles à allumer un barbecue à six heures du matin dans la garage juste à côté de ma voiture ! »
J’ai tout expliqué.
Elle ne m’a pas cru.
Mais cette après-midi j’ai vu.
Mon pantalon peluche ostensiblement à l’entrejambe.
C’est une catastrophe, une pandémie.
C’est de ma faute.
Puissiez-vous jamais me pardonner.