Le HCP tire LA sonnette d’alarme
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Sollicité par L’Observateur du Maroc et d’Afrique, le HCP nous a fait parvenir son avis quant aux impacts économiques du retard de la formation d’un gouvernement au Maroc. Détails..
l’année 2017 commence Sous le signe de la continuité de la politique du gouvernement sortant en matière économique. Ainsi, le retard affiché au niveau de la formation d’un nouveau gouvernement aurait certainement des retombées sur l’économie. L’ajournement de la promulgation de la loi de finances serait à l’origine de l’installation d’un climat d’incertitude ct d’attentisme nuisibles à l’économie et aux investissements privés.
En l’absence de la nature de la loi de Finances de 2017 en termes de fiscalité, de taux d’intérêt, de politique monétaire et de politique sociale, les opérateurs économiques ne disposent pas de visibilité sur les orientations de la politique économique du gouvernement pour pouvoir procéder à des investissements. L’incertitude
aurait, en effet, conduit les entreprises à hésiter à investir et l’économie nationale en aurait pâti lourdement.
Cela se serait traduit par un ralentissement des activités économiques en attendant que les perspectives proposées dans la loi de Finances de 2017 soient plus encourageantes et plus attractives.
Hausse de chômage et baisse de revenus
Aussi, la réduction des dépenses de fonctionnement aura un impact négatif sur la croissance anticipée, l’emploi et les revenus. A fin décembre 2016, les dépenses de fonctionnement auraient régressé de 2,7%, au lieu d’une hausse de 4,596 à fin septembre.
Le recrutement dans la fonction publique, environ 23.118 postes budgétaires prévus dans le projet de loi de finances 2017, sera gelé le temps que le gouvernement soit installé. Ces recrutements devaient répondre aux” besoins de certains départements qui connaissent des départs massifs à la retraite.
Ce retard dans le recrutement se manifesterait par une lourdeur administrative prononcée, une hausse du chômage, une baisse des revenus correspondants et un ralentissement de la consommation domestique qui, à son tour, affecterait l’activité économique dans son ensemble. Les principaux indicateurs d’activité disponibles jusqu’à décembre 2016 suggèrent, en effet, une relative modération du rythme de croissance de l’économie national. Globalement, une croissance autour de 1.2%, aurait été anticipée au quatrième trimestre 2016, au lieu de +5.1% une année auparavant.
Le ralentissement de la croissance proviendrait, notamment, de la décélération de la demande intérieure adressée à certains secteurs d’activité. La consommation domestique aurait, ainsi, progressé de 2,8%, au lieu de 2,9% au troisième trimestre 2016, tandis que l’investissement aurait crû de 6,4%, après 8,7% un trimestre plus tôt.
Pour sa part, et selon les résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages réalisée par le HCP, l’indice de confiance des ménages (ICM) est passé de 73,8 points, au troisième trimestre 2016, et de 77,1 points le même trimestre de l’année précédente à 73,5 points au quatrième trimestre 2016.
Les investissements de l’Etat sont généralement très attendus par les entreprises et le retard de la formation d’un gouvernement aurait engendré un retard dans l’avancement des projets notamment d’équipement des administrations. En 2016, les ventes des équipements informatiques ont fléchi d’environ 9%, par rapport à 2015.
A noter que l’administration contribue pour près de 400/0 des achats des produits informatiques. Ces investissements constituent avec les autres composantes de la demande intérieure les principaux moteurs de la croissance nationale.
La crise est donc réelle et la mise en place du nouveau gouvernement urge pour limiter les dégâts, en l’occurrence ceux rattachés au côté social et ceux touchant la Position de l’Etat vis-à-vis des bailleursde fonds internationaux * M. K. K